mardi 26 juin 2012

Réflexion existentielle




Les systèmes infiniment grands ou petit
partagent des mécanismes curieusement similaires dans un ensemble de correspondance et d'interaction.


Des motifs semblables se reproduisent à l'infini, du microcosme organique à l'agencement cosmique. Pour illustrer cet état des choses je vous propose la lecture de ce document d'Arte :

"Fractales, à la recherche de la dimension cachée."
"Comment la géométrie fractale inspire les chercheurs, du cinéma aux sciences de la vie.
Qu'y a-t-il de commun entre les tiges du brocoli, le découpage du littoral et nos battements de coeur ? Les fractales. Ces formes irrégulières qui se répètent et que l'on trouve presque partout dans la nature ont été découvertes en 1973 par le mathématicien Mandelbrot. Aujourd'hui, des scientifiques ont commencé à dresser la carte de ce territoire inexploré. Et des chercheurs, des créateurs et des inventeurs utilisent la géométrie fractale pour faire progresser des domaines allant de la communication sans fil aux études sur le cancer et à la recherche de parades au changement climatique.Effets spéciaux, mais aussi cartographie, miniaturisation d'antennes de télécommunication... : la médecine ou les sciences de la vie doivent beaucoup aux fractales. On découvre ici pourquoi et comment."



Mise en abîme en géométrie fractale :



Quelques explications détaillées :
http://www.cegep-ste-foy.qc.ca/profs/lgingras/fractal/fractal.pdf

On introduit un paramètre aléatoire dans l'itération de la géométrie fractale pour obtenir des formes tout à fait irrégulières (comme les montagnes ou les nuages).

Les motifs de la vidéos font penser aux synapses des réseaux neuronaux. L'intelligence serait similaire à cette logique reproductive.

L'intelligence collective, une spécificité animale ?
http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=1207813,day=4,week=44,year=2010.html

Nuées d'oiseaux, bancs de poissons, essaims d'insectes : les espèces animales se déplacent souvent groupées. L'observation de leurs comportements peut-elle servir aux humains ?
Des nuées d'étourneaux de Rome aux fourmis moissonneuses d'Arizona, en passant par le comportement des bancs d'épinoches ou des piétons, des images fascinantes qui en disent long sur les formes d'intelligence du vivant.



Une suite répétée d'interactions basiques amenant à un comportement élaboré.
"Le comportement des animaux, humains et non-humains, peut être décrit comme l'ensemble des actions et réactions (mouvements, modifications physiologiques, expression verbale, etc.) d'un individu dans une situation donnée."
Ce résultat est semblable à un effet papillon où une légère variable modifie lentement mais sûrement un système.

De cette logique je dérive sur un questionnement où des notions métaphysiques sont réduites à leurs implications dans un système particulier puis global.

Réfléchissons au processus de réincarnation, destiné à expérimenter tout et son contraire. Une évolution orientée. La dette karmique. Une dette ? Un pêché ? Une idée de réparation des torts, ou seulement l'idée que chaque acte entraîne une onde de conséquence.
"Dans "L'existentialisme est un humanisme", Sartre explique que l'homme, par ses choix, définit lui-même le sens de sa vie (l'existence précède l'essence). Aussi, l'essence de l'homme menant à celle de l'humanité, l'homme définit en outre par ses choix le sens de la vie en général, c'est-à-dire qu'il engage "symboliquement" aussi toute l'humanité dans la voie qu'il choisit. Sartre explique par exemple que l'homme qui se marie considère le mariage comme un choix intéressant, donc que, selon lui, tous les hommes devraient en faire de même : tout le monde en l'âge de l'être devrait être marié. De même, l'homme qui arrêterait sa voiture au milieu de la route signifierait par là qu'il admet aussi que l'humanité entière devrait bloquer la circulation. Or, il ne le souhaite pas (c'est là son intérêt bien compris) et ne le fait donc pas."
Il y a un concept sous-jacent de réunification et d'harmonie des esprits. Voyons Dieu comme une grosse entité dont nous sommes les cellules. Serait-il malade de conflits intérieurs, de maux psychosomatiques ? Un Dieu névrosé comme nous le sommes et qui se crée des cancers ? Non, un dieu dépasse ce genre de considération. Il est parfait et complet, sans problème.

Mais pourquoi les cellules de Dieu ont-elles besoin d'évoluer ? Notre propre cycle d'incarnation s'applique-t-il à Dieu ? Il mourrait, renaîtrait et évoluerait à nouveau à travers nous ? Dieu est-il vivant parce qu'il respirerait et s'imposerait un rythme ? Un souffle dans le néant.




La nonchalance de tendre vers Dieu.


Par définition, le néant n'est rien, il ne peut pas exister. L'existence peut se définir dans l'infini, un va-et-vient continu entre deux pôles d'observation qui se renvoient mutuellement leur image. Ils créent un univers grâce à leur dualité. Regardez le cas de deux miroirs se faisant face, ils déploient l'un dans l'autre un univers infini. Il n'y a pas d'observateur ou d'observé, ils sont les 2 à la fois, ni seulement acteur, ni seulement spectateur.
On en vient au problème de l'oeuf et de la poule. Les deux à la fois, ok, mais j'étais dans l'idée que tout avait une origine mais pas forcément de fin. Dans cette perspective infinie, l'existence existe par défaut. Il n'y a pas de début à celle-ci.
Comme disait Sarte : « L'existence précède l'essence ». Tout existe avant "d'être", l'existence est la condition préalable à l'essence.
Nous avons une conception erronée du néant. Par un nom et une définition nous lui donnons une existence. Ce qu'il n'a pas. De tout temps rien n'est vide, tout est plein. Par analogie, et en respectant notre logique biaisée du vide, comment quelque chose de vide pourrait-il commencer à se vider ? Il n'y a de début au vide, c'est juste vide, on attend de le remplir. Mais j'ai dit que le vide n'existait pas. On a donc du plein par défaut, que l'on "vide". Une transformation, comme un nain dans le jeu Dwarf Fortress qui vide la montagne pour se créer des espaces de vie.




L'infini immortalisé en image fixe.


Revenons-en à nos miroirs. Imaginons un infini plein, complet, parfait. Créons une notion temporelle, où l'instantané se distord, et un espace, où l'impression de vide se crée et l'unité se délite. Un peu comme la méiose d'une cellule dans sa duplication binaire à l'identique. Créons deux pôles identiques en tout mais séparés par l'espace-temps. L'esprit se définit dans l'espace-temps, les pôles dans le père et le fils, un début et une fin. Le père et le fils se font face dans la continuité d'une génération. Ils génèrent une continuité, un écho où les rôles de père et de fils n'existent que par leurs positions dans l'espace et le temps. Le premier miroir voit son image se refléter dans l'autre, et l'autre peut avoir cette même impression, chacun peut s'imaginer être la source et le but. Ils sont l'alpha et l'omega. D'eux se crée la chaîne des échos à l'infini, une boucle spatio-temporelle. Que pense une cellule qui devient deux cellules ? Rien, elle est les deux cellules qui se savent maintenant distinctes l'une de l'autre.
La multiplicité des individualités s'apparentent au jeu des miroirs qui se renvoient leur image à l'infini. Chaque image imbriquée l'une dans l'autre est un écho, un souvenir de la précédente, mais elle se distingue de son modèle du seul fait de son existence.
On pourrait imaginer l'existence de l'univers par l'existence d'une séparation spatio-temporelle avec un autre univers dont ils seraient le reflet l'un de l'autre. L'univers se dupliquerait à l'infini comme les cellules de notre organisme. Il n'y a pas de miroir, la seule conception de la notion d'espace-temps crée la séparation et la duplication.
Nous sommes TOUT, nous sommes UN.



Kaléidoscope naturel.
Des images d'une image dans une image.

La « conscience » informatique apparaît à l'aide d'un langage binaire. Sans bipolarité, la logique et le sens n'ont pas d'existence. La base de la conscience est binaire. La bipolarité fait naître le verbe, et le verbe éveille la conscience. Le souffle divin crée sa dynamique polarisée et fait vivre une troisième dimension consciente. Le souffle anime la vie, et la vie anime le souffle. En psychologie, la pensée et l'acte sont étroitement liés, les deux s'influencent mutuellement, chacun peut être la cause ou l'effet.
"Une idée est une façon de faire qu'un individu ou un groupe d'individu imagine dans le domaine de la connaissance, de l'action ou de la*création artistique.L'idée émerge d'une observation,la clarté des ses idées dépendra donc de la bonne qualité de notre capacité à observer au-delà même de la pensée. idée = vision d'une chose en esprit."
"Karma (de la racine KRI, signifie acte, action, rite) est un terme sanskrit utilisé dans plusieurs religions orientales. Pour ces religions, la notion de karma désigne communément le cycle des causes et des conséquences liées à l'existence des êtres sensibles. Il est la somme de ce qu'un individu a fait, est en train de faire ou fera. Dans les religions ayant adopté les concepts de réincarnation ou de renaissance, les effets de ces actes karmiques sont censés se répercuter sur les différentes vies d'un individu."
Censés se répercuter sur les différentes vies d'un individu... Chaque action entraîne un écho, une onde d'effets, comme notre attitude envoie son reflet dans un miroir; une lumière, la réflexion d'ondes électromagnétiques.
Réflexion. Plusieurs définitions de ce mot venu du mot latin reflexio qui signifie « action de tourner en arrière, de retourner ».
En informatique, c'est la capacité d'un programme à s'auto-représenter. La réflexion est le brusque changement de direction d'une onde à l'interface de deux milieux.

Réflexion, nom féminin :
Sens 1 Changement de direction d'une onde quelconque, provoqué par la présence d'un obstacle.
Sens 2 Fait de réfléchir profondément à quelque chose.
Sens 3 Pensée que l'on exprime.
Sens 4 Critique. 

Synonymes : attention, cogitation, délibération, idée, introspection, méditation, observation, pensée, recueillement, reflet, remarque, réverbération, rêverie, spéculation, tête.

L'intensité de la lumière réfléchie dépend de l'angle d'incidence et de la polarisation. L'intensité de l'intention entraîne une incidence. Cette incidence se répercute dans toute la chaîne de reproduction. Une déviance de l'intention vis-à-vis d'un acte entraîne une répercussion en chaîne. L'enfer est pavé de bonnes intentions. Sait-on toujours la véritable intention qui anime nos actes ? L'erreur provient souvent d'un manque de conscience. Les incarnations multiples serviraient à expérimenter cette incidence et ses conséquences.

La répercussion est aussi un mot à double sens, utilisé pour la lumière et la conscience.
(Didactique) Renvoi, réflexion (en parlant des sons, de la lumière, de la chaleur).
La répercussion des rayons du soleil.
(Par extension) Dans le langage général, il signifie Conséquence, choc en retour.
Cet événement aura de lointaines répercussions.

Et si la pensée était une onde lumineuse invisible, au même titre que les ondes radio et les sonars ? Elle dégage aussi un champ électromagnétique. La lumière est une énergie, et la matière une concentration hyperdense d'énergie.

Le soleil transforme sa matière en énergie qui engendre lumière. Lumière, source de vie. Nous dégagerions une lumière intérieure dans un jeu de miroirs vital, créant une image dans le vide espace-temps.
"Si un rayon est piégé entre deux miroirs, cela crée une cavité résonnante qui permet de sélectionner les longueurs d'onde ; ceci est utilisé dans les laser et permet d'avoir une lumière monochromatique et cohérente."
L'équilibre du jeu ombre-lumière permet la définition d'une image. Si tout n'était que lumières ou ténèbres, il n'y aurait rien de distinct.
L'allégorie de l'ange déchu Lucifer est intéressante. La tradition chrétienne ultérieure au Livre d'Hénoch le présente comme un puissant archange déchu à l'origine des temps pour avoir défié Dieu. Le "porteur de lumière" se détourne de Dieu intentionnellement. Il permet à la réalité d'exister en se scindant de la lumière unie. Dans les ténèbres nous portons notre lumière pour voir notre image dans un monde réfléchissant.


Le besoin d'un espace à remplir.

La réflexion du langage binaire en informatique simule des programmes "intelligents". Telle une simulation fractale poussée, des motifs complexes et variés se forment. L'intelligence est une réflexion duplicative créée par une lumière intérieure, elle-même issue d'un ensemble plus vaste.
Le temps est la notion vide qui inspire l'espace et la linéarité réflective d'un infini conscient de lui-même.

La fuite perpétuelle du temps est un espace à combler. Il offre l'occasion à la lumière de s'exprimer. La lumière du soleil s'exprime dans le vide de l'espace. Les lois de l'attraction cherchent à combler le vide et font danser la vie.

Le sens est guidé par l'intensité de notre intention. Avons-nous la volonté de donner un sens à notre vie ? Sans volonté, l'existence se perd dans le vide qu'elle crée pour se distinguer. Elle s'éloigne, le temps de retrouver son image à la vitesse d'une lumière fugace. Nos errements enrichissent notre conscience de réflexions venues d'ici et d'ailleurs en une constellation chatoyante, dont les motifs se perdent dans la nuit des temps.
La réalité sert à imaginer des harmonies en accord avec les limitations spatio-temporelles d'un infini inconcevable.
La recherche du beau, et l'éveil des sensibilités, donnent un sens profond au jeu d'ombre et de lumière qui nous habite. La profondeur d'une réflexion ne peut aboutir qu'à la sagesse d'une évidence. L'évidence se suffit à elle-même. L'existence est évidente.

Nous avons du temps. Donnons-lui de la valeur puisque le temps n'est rien. Et puisque le temps c'est de l'argent, faisons-en de l'or aussi pur que l'éclat d'un soleil resplendissant au firmament.

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Voici un complément de réflexion trouvé dans la kabbale au sujet des Sephiroth sur Wikipedia :
"Rétraction de la Lumière par le tsimtsoumRabbi Nahman de Breslev écrivait dans son traité Liqouté Moharan : « Lorsque le Nom, béni soit-Il, voulut créer le monde, il n'y avait pas de place pour le créer, car le tout était infini. De ce fait, Il contracta (tsimtsem) la "lumière" sur les côtés et par l'intermédiaire de ce retrait (tsimtsoum) se forma un "espace vide" (hallal hapanouy). Et à l'intérieur de cet "espace vide" sont venus à l'existence les jours (temps) et les mesures (espaces) qui constituent l'essentiel de la Création du Monde »."
"Lors de la Création du monde Dieu a, en quelque sorte, restreint sa lumière, c'est le Tsimtsoum, et dans le vide formé par ce retrait, il laissa un Reshimou, une « empreinte », une rémanence (le vide n'est pas vide) ; ce reshimou est la trace de Lumière restante."
"Deux rayonnements de Lumière émanée. Cette Lumière émanée (or nietsal) contient l'ensemble des Sephiroth et se divise en deux rayonnements, l'un intérieur (penimiyout) domaine de l'âme et du divin, et l'autre étant le monde de la séparation. Et il en est de même pour chacun des trois autres mondes. Ici, la question qui se pose à nous est « comment concevoir du divin émané du divin ? ». Dieu est par essence UN (Ehad) mais, « c'est en concevant le vide en soi pour accueillir l'altérité du monde, c'est en se retirant de lui-même en lui-même que Dieu créa le monde. De ce vide de Dieu, surgit le monde. La création de l'espace vide rend possible l'altérité à partir de la séparation » (MA Ouaknin, Concerto pour quatre consonnes)."
"La création.Ain Soph Aur : Au commencement, il y a « quelque chose » d'incréé, d'infini et d'absolument indifférencié. Le plus simple est de désigner cet état par « rien », étant entendu que c'est à la fois un vide absolu (puisqu'il ne contient aucune « chose » ) et un commencement saturé de potentialités. Au départ de la création, de ce « rien » émerge « quelque chose ». Cette étape primordiale est parfois désignée par Tsimtsum: l'incréé se retire en partie, relativise son absolu, pour que la création puisse prendre place. Le voile de l'existence est ainsi franchi."
On en revient à la conception d'un vide initial qui n'est pas vide, mais plein et indifférencié. L'interprétation du monde peut se concevoir sans avoir à passer par une longue érudition obscure. On peut comprendre d'autant plus ces écrits à la lumière de sa propre réflexion antérieure. Une réflexion libre et claire peut mener loin, sans s'encombrer de dogmes dont l'hermétisme littéraire ou culturel peuvent servir à argumenter tout et son contraire.

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