jeudi 5 novembre 2015

Fugue onirique, d'une réalité à une autre


Lovecraft, grand rêveur des profondeurs.

Je ne vais pas parler de mes explorations les plus fantastiques, car je n'en ai jamais pris note, contrairement à Lovecraft. Mes souvenirs en sont éparses et décousus. Je vais vous parler du rapport trouble entre rêve, imaginaire et réalité, en laissant de côté la psychanalyse névrosante de papa Freud, bien que son fantôme nous hante toujours. Ici, il s'agit de la retranscription plutôt fidèle d'une succession de trois rêves.

Le soir avant de me coucher, je m'étais mis à réfléchir à ma journée. J'avais annoncé à mon père l'abandon d'une perspective professionnelle. Cela faisait écho à de précédentes désillusions, et à une situation précaire qui s'éternise. Quel avait été son propre chemin de vie ? Vers où se dirigeait le mien ?

Je m'endors et commence à rêver. Les événements s'enchaînent jusqu'au moment où je me balade en compagnie de mon père. Miroir de la journée, il parcourt la ville et je le suis dans ses errances. Nous arrivons à hauteur d'une prison. L'air de rien, il m'entraîne dans une visite des lieux. Personne ne nous remarque, et nous pénétrons dans les couloirs communs aux prisonniers. Ils vaquent à leurs affaires, nous jetant à peine un regard. Nous ne devrions pas être là. Pourtant mon père persiste. Nous arrivons devant une sortie. Plusieurs personnes empruntent une porte protégée d'un digicode. Elle semble déboucher sur une gare fréquentée. Mon père profite du va-et-vient pour se faufiler à l'extérieur. Je lui emboîte le pas et remarque un garde de la prison qui nous observe. Il nous suit sans rien dire. Nous rejoignons la foule et nous apprêtons à quitter la gare. C'est alors que le garde décide de nous intercepter.
« Vous n'aviez pas le droit de circuler ainsi dans la prison, nous dit-il. »