mardi 26 avril 2016

Tchernobyl fête ses trente ans

Un nouveau sarcophage pour les futurs jeux nucléair-olympiques ?

En commémoration à l'accident de Tchernobyl du 26 avril 1986, des émissions sont diffusées un peu partout sur le sujet, comme autant de centrales nucléaires disséminées dans nos pays modernes. Un attentat, un séisme, une guerre, tout est sécurisé, on a confiance... Imaginez l'état de la planète si durant la Seconde guerre mondiale les centrales étaient déjà là... La gestion des déchets est un casse-tête hasardeux (s'ils ne sont pas simplement balancés au fond des mers). Le démantèlement est un fantasme de 25 à 100 ans par centrale.

Tchernobyl et Fukushima ont montré combien la technologie actuelle est incompétente pour faire face aux problèmes qui sortent des cadres théoriques, sans compter les erreurs humaines, la négligence, les malfaçons et les économies cachées sur les matériaux de conception. Quand on voit les décisions prises suite à ces catastrophes, et l'impact minimisé selon les nécessités politiques, on peut être rassuré pour l'avenir. Nous avons une épée de Damoclès aussi dangereuse et invisible que la radioactivité tapie sous la moquette de l'irresponsabilité générale.
On n'a pas fini de pleurer...

Les centrales ont fleuri en une période de paix inédite. Durant la guerre civile en Ukraine, des risques nucléaires importants se sont présentés. Personne ne viendra nous dire ce qui se passe quand des maladies dégénératives frapperont les populations. L'eau et la terre seront contaminés pour des générations et des générations. Est-ce du catastrophisme, du réalisme ? Qui sait ? Les catastrophes font partie de l'histoire, mais les gens de Fukushima se seraient bien passés du problème nucléaire après le tsunami (la centrale ayant été pourtant construite pour ce cas de figure), contaminant tout le Pacifique jusqu'à la côte ouest américaine. Les retombées en sont très mésestimées.

Enfin bref... Ne cherchons pas à défendre des décisions inconscientes, si ce n'est criminelles. Dans un doc d'Arte ils parlaient d'ingénieurs américains qui voulaient entreposer des déchets dans le Nevada. Ce qui leur avait échappé était le fait que la zone comportait un volcan... On peut aussi parler de déchets placés dans une mine de sel allemande qui devaient y dormir durant des siècles. Le sel s'effondre et les déchets menacent de contaminer les nappes phréatiques... Des opérations en cours tentent d'évaluer les dégâts... Tout est fait très sérieusement...
Pourquoi devrions-nous leur faire confiance ? Parce que c'est de la haute technologie et que des gros cerveaux s'en occupent consciencieusement avec un cahier des charges rassurant ? La sécurité y est aussi relative qu'une montgolfière préparée pour un voyage sur la lune. Ce sont des bombes à retardement. Quel est l'intérêt de parier ainsi nos vies ? La terre bouge, les hommes bougent, et les centrales restent, silencieuses, imposantes, opaques, aux bons soins de ses fidèles qui doivent veiller à contenir leurs ardeurs ravageuses en échange quelques émanations obscures. Le djihadisme n'est pas le seul danger, la religion du nucléaire l'est tout autant, si ce n'est plus.
Avoir une ou deux centrales sur notre petit territoire est déjà un risque, là tout le pays est quadrillé avec 19 centrales. Tous les pays ne sont pas aussi dépendants du nucléaire que nous. Ca ne représente que 20% de la production énergétique aux US, avec 104 réacteurs ! La pollution a bon dos. Je ne crois aucun argument des marchands de tapis au pouvoir. Le pétrole a été rendu indipensable, le nucléaire tout autant, les ogm sont appelés à l'être. Je ne suis pas contre le nucléaire dans l'absolu, mais son exploitation laisse trop à désirer, avec les conséquences que l'on connaît un tant soit peu. Ce qui rend son marché si juteux est le danger qu'il représente et la sécurité extrême qu'il requiert, avec l'exclusivité de notre expertise. Si la fusion froide devait être découverte, son exploitation serait bien moins rentable.
Prenons l'exemple du pétrole. On peut rouler à 100% avec de l'huile de tournesol, 0% d'émission polluante, et avec nos technologies actuelles. La culture de micro-algues servant à la production de carburant de substitution est tout à fait envisageable. Cours fixe à la ressource illimitée sans utiliser nos terres arables. Le coût de production semble prohibitif, mais aucune optimisation n'a été encore faite sur ce marché inexistant. Il n'y a qu'à comparer le prix des écrans plats en début de procution et celui d'aujourd'hui. Des transitions énergétiques sont envisageables, mais non voulues. Tout discours venant des autorités en place est à prendre avec la plus grande circonspection. Ce qui est vraiment indispensable est de reprendre les rênes d'un monde gouverné par des intérêts qui ne sont pas les nôtres.