lundi 29 janvier 2018

La guerre du Nutella

Après les échauffourées du Nutella Day, je suis tombé sur une promo de Nutella chez Leclerc. Les gens s'approchaient, prudents. Il y avait ceux qui s'interrogeaient sur cet étrange objet de convoitise, et ceux qui convoitaient vraiment, se sentant génés, observés, assimilés à quelque chose d'incompréhensible, d'inacceptable, de violent, de malsain. J'ai senti un flottement, un moment d'hésitation, une réflexion sur ce qu'il convenait de faire.

Cet instant anodin marque un début de prise de conscience, une incongruité dans la routine. Que veut-on ? Que fait-on ? Quand le spectateur se découvre acteur. Un bug dans la matrice, du nutella devenant inquiétant, un monde dont la façade s'effrite, montrant un sourire grimaçant en lieu et place de la publicité rassurante et alléchante.

vendredi 22 décembre 2017

Conversation avec son imaginaire - 3/ Le Kay

Voici le troisième volet de cette suite d'essais, à voir ici et .

En route dans les méandres de l'imaginaire

J'entends les pas du Kay résonner dans l'espace vide que nous partageons. Il marche calmement autour de moi. Cet espace est brumeux, indéfini. Le sol est immaculé, solide, tout autant que le Kay. Le rythme de ses pas est régulier, tel un métronome. Le silence se fait lorsque je cherche à le définir. L'écho vague de ses pas persiste. Une éternité pourrait passer. Il ne tient qu'à moi de rompre le voile. Le reflet de mon image se dessine. Juste un reflet, couronné d'une crinière sombre comme la nuit. C'est moi sans être moi. Nous sommes les deux faces d'une même pièce, une pièce à la base ferme sur laquelle repose une dimension visible. Les deux faces ne peuvent être visibles en même temps. J'ai choisi la face du Kay. Il ne parlera que lorsque je le souhaiterai. Il m'avait dit de parler en mon nom. Mon imagination fait parler ce reflet alors qu'il s'agit simplement d'une l'illusion que j'ai choisie de créer. Je me compose un rôle plus grand que ce que j'estime être. Le Kay m'incitait à être plutôt qu'à jouer. Être son propre jouet, son propre outil. Je l'ai écouté, je me suis écouté. Qu'est-ce qui a changé ?

Kay (K): Tu me fais parler à nouveau ?

Cowa (C): Je ne devrais pas ?

K: Rien ne t'oblige à quoi que ce soit, à faire ou ne pas faire. Libre à toi.

C: Qu'est-ce que je suis censé faire ?

K: Qu'est-ce que JE ferais ? C'est ça ta question ? Te sens-tu à ma hauteur ? Suis-je un héros ou une légende pour toi ?

C: Tu es l'un et l'autre.

K: Pour les autres oui, mais pas pour nous. On peut se croire un héros, un temps donné. On peut marquer les esprits par cette idée persistante, mais il est difficile d'être un héros perpétuellement, au jour le jour, d'une seconde à l'autre, de manière indéfectible et immuable.


C: Être un héros un jour suffit parfois pour une éternité.

K: Tout à fait. As-tu déjà eu ce sentiment ?

C: Plus ou moins.

K: Plus ou moins, voilà les mots justes. Je suis un héros plus ou moins. Veux-tu entendre le côté plus ou le côté moins ?

C: Pourquoi devrais-je entendre le côté moins ?

K: Parce que c'est en touchant le moins que tu t'élèves au plus, et vice versa.

C: L'amplitude émotionnelle.

K: Elle est un tremplin. Faut-il encore savoir sauter correctement.

C: Je reformule donc ma question. Comment puis-je sauter correctement ?

K: Quand on vise les sommets, il ne faut pas avoir peur de chuter.

C: Il faut alors que je cesse d'avoir peur de chuter.

K: T'es-tu assez exercé pour ça ?

C: Sans doute pas, mais le temps s'écoule irrémédiablement.

K: Alors il va falloir sauter comme tu ne l'as jamais fait auparavant. Car tu as à choisir entre vivre et survivre. Si tu ne sautes pas, tu te condamnes à une existence à l'issue irréversible, à une impasse sans échappatoire. Si tu sautes, tu prends le risque de réussir et de t'ouvrir à de nouveaux horizons. Oui, il y a un risque, on vit toujours dans le risque de mourir, mais on vit. Souhaites-tu vivre ?


C: Sauter, changer, s'adapter.

K: Aimer.

C: ...

K: Ta réponse est le silence. J'ai aimé, jusqu'à exploser et me briser en milliers d'étoiles. Mon amour est connu de tous, il est la colonne vertébrale de mon histoire. Sans lui, j'aurais sombré dans l'oubli. Tu l'as raconté, tu ne l'as pas vécu.

C: Sauter et vivre l'amour.

K: Quelle image étrange que m'envoie ton époque. Tu sais de quoi je parle, mais tu doutes. L'amour est folie, pas le doute. Tu as peur de sauter, tu as peur d'aimer. Cette hésitation est un poids trop lourd pour réussir ce saut. Plonge et traverse cette mer d'angoisse. Plonge et replonge jusqu'à dissiper cette appréhension. Fais battre ton coeur tant que tu le peux, laisse le te propulser plus loin que tu ne l'aurais jamais cru possible. Tu l'entends parfois, enfoui en toi, fort et fragile à la fois, tel une étincelle qui a besoin de s'embraser. Ton coeur t'appelle, l'entends-tu ? Il tape à la porte de ta conscience. Pourquoi ne lui ouvres-tu point ? Son langage est le tien, mais tu l'écoutes si peu. Tends l'oreille. Il parle, comme parlait le rythme de mes pas. Sereinement. Tu lui as donné un nom, mon nom. Un nom pour te guider, pour le rendre audible à ta raison. Tu m'écoutes maintenant. Tu es surpris. Il te conte des histoires, ton histoire, si tu es prêt à me suivre. Inspire-toi de moi, sois le souffle de ma pensée, fort et léger, pour te hisser plus haut, au-dessus des nuages, sous la lumière du ciel à ta portée. Étends les ailes dont tu as besoin, respire l'air autour de toi, à plein poumon, enivre ton esprit du beau qui t'envahit. Tu es enfin toi, dans ton élément, prêt à être le héros que tu souhaites.

S'élancer pour s'envoler.

dimanche 12 novembre 2017

Addiction et malaise social

La psychologie moderne tend à pathologiser tout et n'importe quoi, comme l'othorexie, l'obsession de manger sain. Cet étiquetage sert, dans ce cas, les intérêts des producteurs agrochimiques. Tout comportement excessif peut devenir pathologique. Ici, je m'interroge sur le phénomène des Apple addict par le biais de la vidéo ci-dessous.


Le terme addiction y semble excessif selon les références habituelles, mais les symptômes de compulsion (une impulsion irrésistible d’accomplir un acte irrationnel) et d'obsession (une intrusion persistante et dérangeante ou obnubilation anxieuse et irrépressible avec une connotation déraisonnable) sont réunis. Cela amène alors de nombreuses questions. Comment en est-on arrivé là ? A ce niveau de ridicule ? Y a-t-il des signaux subliminaux dans les appareils d'Apple ? Est-ce simplement un phénomène de marque ? Est-ce le substitut d'un vide intérieur, ou d'un besoin de reconnaissance sociale ? Cela se rapproche d'une adoration sectaire, du sentiment d'appartenance à une communauté, d'une classe sociale capable de claquer un smic pour une mise à jour aussi éphémère que fragile. Un tel phénomène peut-il se concevoir de manière individuelle ? Comme une addiction à l'alcool ou au jeu, seul face à sa bouteille ou une machine à sous.

Apparemment ce problème ne date pas d'hier, d'après cet article : https://www.cairn.info/revue-pensee-plurielle-2010-1-page-25.htm. Il s'agirait essentiellement d'une grave carence sociale liée à un sentiment d'insécurité et de carences psychiques, de la recherche d'un objet de compensation devenu vital. Cela dérive en une aliénation socio-économique. Marx parle de fétichisme de la marchandise, où le produit devient l'objet d'un culte, une religion.

C'est vraiment du beau travail pour en arriver là

Selon Bourdieu, l’individu tend à reproduire les pratiques de sa classe sociale dans un phénomène de « reproduction ».  Il reproduit les règles sociales, les pratiques de ses pairs qui se sentent au-dessus des lois créées pour la masse des citoyens. Il se considère être membre de l’élite, donc au-dessus de cette masse.

Dans une société malade, les addictions peuvent prendre de nombreuses formes. Apple ne fait que profiter du désarroi de notre civilisation. Oui, ça en devient ridicule et pathologique, mais chacun d'entre nous n'est pas à l'abri d'autres formes d'addiction, d'attitudes compulsives, obsessionnelles, à différents degrés et différents objets, comme une addiction à facebook ou une utilisation compulsive de son smartphone.

Les problèmes de société sont nos problèmes, et si nous n'y répondons pas collectivement, nous ne pourrons plus répondre à nos propres problèmes personnels, à des failles béantes qui seront alors exploitées aisément. Ce système nous fragilise, nous rend malade et nous abêtit, ceci s'aggravant avec le temps, au fil des nouvelles générations naissant dans un monde de plus en plus déconnecté de nos vrais besoins humains, soumis à des règles aliénantes.

Comme le disait ce bon vieux Krishnamurti "Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale que d'être adapté à une société malade". Quand est-ce qu'on n'arrête d'accepter de devenir fou et qu'on remet les choses dans l'ordre ? Parce qu'à un moment donné, on n'aura plus toute notre tête pour ça.

jeudi 12 octobre 2017

Le faisan faisant

Un faisan intrigué

Alors que je fais mon footing habituel, je décide de prendre un autre chemin. Je ne pense pas pouvoir faire une boucle. C'est une impasse où il faudra que je fasse demi-tour. Quel intérêt alors ? Je m'y engage pourtant. Je vois un faisan au bout de la route. Je m'immobilise et l'observe. Il s'approche doucement, belle bête curieuse et craintive. A quelques mètres de moi, il décide de disparaître dans un bas-côté. Je poursuis ma route et fais ensuite demi-tour. Le soir j'apprends le décès de Jean Rochefort et lis une interview. Il dit notamment "La passion amoureuse, c'est le paradis. Z'avez qu'à voir le faisan !". Qu'en penser ? Sans doute que ça vaut le coup de sortir de sa routine, quitte à emprunter une impasse.

dimanche 1 octobre 2017

Quelle indignité !


Macron se sent "profondément indigné par cet acte barbare". Si ce n'est être en colère ou indifférent, l'indignation est-elle votre première réaction ? La relève d'Hollande et consors est bien assurée. Son vocabulaire, de belles déclarations, des gesticulations. Dormez tranquilles, laissez faire les professionnels. Sauvons les apparences. Après le drame, un ptit tour à St Martin, à Marseille. Ils font tout leur possible... On peut leur faire confiance. Pleurnichez, allez au bar, la fête contre la haine, voilà les conseils du gouvernement. Vive l'attentisme, le fatalisme. Les victimes et leurs proches sont muselés, tout est rangé dans un vocabulaire choisi et responsable.

Allez va, tout ceci n'est qu'un effet de mode, un mauvais moment à passer. On refilera la patate chaude au prochain, en déclarant un bilan positif. Il n'y a pas mort d'homme... Ah si, merde. Mais ce n'est pas leur faute, les ouragans, le terrorisme, le chômage. Pourtant tout converge pour dénoncer une politique désastreuse menée depuis des dizaines d'années, qu'elle soit nationale, internationale, sociale, économique, écologique, quel que soit le parti au pouvoir. On va finir par croire que c'est un peu de notre faute si on se fait assassiner. C'est un peu vrai. On élit et on tolère la gouvernance de personnages indignes, d'une ripoublique qui amorce sa transformation en une vulgaire succursale impuissante. Oui, moi aussi je me sens indigné, et bien plus encore.

mardi 6 juin 2017

Très haute couture "en marche"


L'homme nouveau !

Quand l'audace n'a que faire de la beauté et du ridicule. J'admire cette vision du futur, cette évocation d'un monde inenvisageable, d'une mauvaise blague devenant réalité, sous les applaudissements d'étranges spectateurs extatiques. Le voici l'homme nouveau. Il approche, implacable, indifférent, prêt à gravir toutes les pyramides de l'absurde, le regard exposé aux nuances choisies, la tête rasée de toute idée superflue. Il défile, envers et contre tout, droit vers son avenir. Un destin cousu de fil blanc, un prêt-à-porter suffisant.

Les rires se sont tus devant les acclamations publiques. Personne ne comprend. Tous acceptent. Il est là, indiscutablement, préparé à sa fonction, objet de provocation, de stupéfaction, d'émerveillement. On ne peut l'ignorer. Le spectacle est sien, sous les projecteurs. Seul sur scène. Le divertissement n'a nul besoin d'être à notre goût. Il accomplira sa mission jusqu'au bout. Il ira là où on lui a dit d'aller, il ne déviera jamais de sa trajectoire. L'effet de surprise est passé. Il est temps de faire demi-tour, et d'enfiler un nouveau costume.

jeudi 1 juin 2017

On ne change pas une équipe qui perd

Les années passent et se ressemblent au-dessus de nos têtes. Les chemtrails deviennent la norme. Il paraît qu'il s'agit toujours de délires conspirationnistes.


Pourtant, même Chuck Norris a pris sa plume pour exprimer ses inquiétudes :
http://www.wnd.com/2016/04/sky-criminals/

"It’s time again to wake up, America. I’m not Shakespeare, but something is definitely rotten in the state of Denmark."


Il met ses pieds où il veut Chuck, et si ça pouvait être dans la gueule de certains...

A terre, l'agitation progresse, mollement, sans freiner le moins du monde les grilles qui se referment sur nous, inéluctablement.

Avons-nous assisté aux dernières élections ? Avons-nous abandonné l'idée de pouvoir agir ensemble ? L'espoir subsiste, évanescent, timide. Il suffirait d'un signe. Et pourtant, nous sentons les mailles se resserrer, lacérant nos chairs morales si conscientes du danger les éprouvant.

jeudi 4 mai 2017

A new hope


Aujourd'hui se fête le Star Wars Day. Il s'agit de la chute d'une république au profit d'un empire totalitaire. De là naît une rébellion qui peine à faire face à la machine de guerre impériale. Pourtant, alors que tout espoir semble perdu, la Force, oubliée avec la disparition des jedi, réunit un petit groupe qui réussit l'impensable. C'est par l'abandon de croyances obsolètes que l'on s'ouvre à de nouvelles perspectives. Luke accepte son incapacité à réaliser un tir impossible pour détruire l'étoile noire, et par désespoir s'en remet à son intuition. Son geste est alors guidé par une foi sereine victorieuse. Tant que nous croirons pouvoir changer les choses avec les règles de l'ancien monde, nous serons soumis à sa réalité de plus en plus contraignante, face à une majorité passive, à des dés pipés, sous la menace d'une pensée unique. La crise que nous traversons centre notre attention sur l'ampleur des problèmes à surmonter. Pourtant chaque système a une faille, chaque édifice a un point de faiblesse qui peut entraîner son effondrement. Au pied d'un mur insurmontable, il existe une pensée magique, des idées à chérir, une intention à construire, une détermination à renforcer. Si nos vies s'élaborent selon une conception de l'esprit, alors il faut faire en sorte que ce soit la nôtre, et pas celle d'exploitants sans foi ni loi. Tant que nous aurons l'assurance de faire ce qui est juste, sans peur ni regret, nous resterons aptes à écouter notre intuition qui saura insuffler le bon geste au bon moment.

lundi 16 mai 2016

Voulons-nous une démocratie ?

Un internaute formule cette question de la manière suivante :

"A la question "Sommes-nous en démocratie ?" J'aimerais ajouter "Voulons-nous être en démocratie ?". Autrement dit la démocratie est-elle la forme de gouvernement que nous devons rechercher à tout prix ? En plaçant la démocratie comme un but nécessaire à atteindre nous occultons de notre champs de réflexion tout autre forme de gouvernance ou d'organisation sociétale. La sociocratie par exemple est un modèle dont nous pourrions nous inspirer même si elle atteint certaines limites dans les systèmes à grande échelle."


Le désert démocratique

Démocratie, sociocratie ? Quelle différence entre le peuple et la société ? La société est un système émanant du peuple, un système d'ensembles de cellules faisant partie d'un organisme global. On peut le décomposer de la sorte : l'individu, la famille, la communauté, la région, la nation. Des organes institutionnels régulent la coordination de ces ensembles interdépendants. La sociocratie prend en compte cette notion d'ensembles. Un corps sain fait preuve d'une hiérarchie motricielle où chaque partie de son être importe. Un cerveau malade ne peut qu'être préjudiciable à l'ensemble. Actuellement, notre corps social ne respecte pas la hiérarchie naturelle. Le cerveau refuse les signaux envoyés par le reste du corps, et s'obstine à lui ordonner des mesures allant à l'encontre de sa bonne marche. Notre survie tient à changer l'état d'esprit qui nous gouverne. Cet état d'esprit est sous l'emprise de stupéfiants politiques aux dépendances financières létales. La corruption institutionnelle atteint un niveau alarmant. Le gouvernement répond à des contingences étrangères hostiles que ne peut plus réguler le corps social, qui perd sa vigueur et son autonomie.


Avant-après une cure d'austérité

Changer notre régime devient une urgence, mais quelque que soit le régime, quelque soit la forme de gouvernance, c'est la qualité des hommes au pouvoir qui compte, pour le meilleur et pour le pire. La question est : quel est le meilleur système pour mettre les bonnes personnes au pouvoir ? C'est-à-dire des individus intègres et compétents, sans conflits d'intérêt ni intentions malhonnêtes. Être un bon parent, un bon chef d'entreprise, une personne de pouvoir et de confiance. Définir un cadre constitutif respecté de tous, avec des règles claires qui ne peuvent être transgressées à volonté, est nécessaire mais non suffisant. Aujourd'hui le cadre institutionnel incite à la corruption, il en faut un qui incite à la vertu.


Un système sociocratique présente des idées intéressantes comme celle d'avoir des élections sans candidat, de désigner des représentants de confiance de son entourage, estimés les plus adaptés à cette fonction, sans avoir à passer par des professionnels de la politique. Un tirage au sort peut être couplé à ce système dans la constitution d'assemblées législatives. La représentativité doit s'organiser localement, par l'initiative de chacun. Le lien social entre élus et population doit être reconstruit, afin de pouvoir connaître et s'adresser directement aux élus si nécessaire. Que ce soit en hiérarchie pyramidale ou en sphères décisionnelles concomitantes, aucune mesure importante ne doit être votée par quelques personnes dans un hémicycle vide, ou traitée arbitrairement comme la loi du travail.

Un Etat peut exister de manière autonome, comme ça a été le cas en Belgique sans gouvernement effectif. La maintenance des institutions se fait automatiquement, et chacun vaque à ses occupations sans se soucier de nouvelles mesures nationales, comme dans un avion sans pilote dont la trajectoire est fixe. Cette anarchie harmonieuse requiert une situation stable, ce qui n'est pas le cas de la mondialisation rampante et de ses enjeux. Une prise de pouvoir globale est en cours, et nous avons à sortir des rôles qui nous ont été assignés.

La nation permet un pouvoir central fort qui doit être orienté dans un but civilisationnel approuvé par l'ensemble de la population. Tout pouvoir est utile s'il est employé avec justesse et discernement. Les bras de la nation doivent se défaire de leurs chaînes et se débattre face à l'adversité. Nous ne devons pas présenter une Gaule divisée face à l'invasion d'une République romaine. La nation protège. Ses institutions sont démembrées progressivement par ses représentants. La préservation de l'avenir de chacun d'entre nous passe par le sauvetage de la nation. Cela demande une organisation efficace et soudée. Nous ne serons jamais tous d'accord sur le choix d'un chemin unique, mais une action groupée est indispensable. Si aucun mouvement uni n'émerge du brouhaha des aspirations de chacun, le bateau coulera dans les abysses froides de l'Histoire, ou tombera aux mains de pirates plus extrêmes les uns que les autres. Si la loi du plus fort prévaut, celle du nombre fait poids. Les prédateurs sont à l'oeuvre, des meutes rôdent, isolant les brebis égarées, attendant le moindre écart des mouvements de masse. Ils sont organisés, pas nous. Un mouvement sans tête s'apparente à un banc de harengs exposé aux filets et aux prédateurs naturels. Sa défense est limitée et son initiative est nulle.

"Le fait de désigner des maîtres au lieu de voter des lois est une imposture politique. Nous ne sommes pas en démocratie." E. Chouard

Un initiateur, comme Etienne Chouard et sa démocratie par tirage au sort, peut désirer se mettre en retrait, et se fondre dans un mouvement collectif, mais c'est par son initiative personnelle que son message s'est fait entendre. Être un initiateur est aussi ne pas avoir peur de passer pour un rêveur. C'est oser se projeter dans l'avenir. C'est s'essayer à être visionnaire, à s'exprimer publiquement, à faire partie des têtes émergentes pour inciter les autres à émerger, à faire croître un mouvement uni qui ne serait pas décapité à la moindre attaque malveillante. Un rêve n'est pas forcément une idée farfelue, ni une utopie, c'est avant tout une idée, l'aspiration à un idéal qui appelle sa réalisation. Une civilisation est une idée du vivre ensemble, et il ne tient qu'à nous de reconquérir les clés de ce jardin laissé en friche. Les graines sont semées, la pluie arrive, la germination demande une poussée vers le ciel, une sortie du terre-à-terre, une opposition à la gravité, une force de croissance vers un espace à conquérir, un vide à combler pour épanouir sa nature.

J'enjoins surtout le plus grand nombre à se fédérer pour sauver ce qui nous réunit encore, à sauver ce pour quoi nos ancêtres se sont battus. Pour qu'il y ait une chance d'un monde meilleur, il faut lui faire place, lui préparer un terrain fertile. Sauver notre futur, c'est sauver la terre sur laquelle on grandit, c'est sauver notre culture, c'est sauver notre nation ! Sans nation, sans famille, nous sommes la proie de tous les abus, d'intérêts étrangers ne souhaitant que notre asservissement, notre isolement, notre dépendance, notre soumission, voire notre remplacement et notre disparition.


Accroche-toi petit !

Les traîtres à la nation qui nous gouvernent doivent être défaits de leur statut. Différents défis se présentent devant cette issue inévitable. Ils ne pourront être relevés qu'ensemble, unis, et pas sous une fausse bannière opportuniste. La seule manière d'être certain d'oeuvrer sous la bonne bannière est de la confectionner nous-mêmes, avec des personnes aux intérêts communs, à la confiance réciproque. Tout profil politique connu, adoubé par les médias, est à éviter comme la peste. Le paysage politique est une composition trompeuse, confectionnée par des intérêts ploutocratiques, avec des partis aussi variés que démago, aux financements occultes, monopolisant toutes les tendances, associant des gens issus des mêmes écoles et mêmes castes. De gauche ou de droite, la politique menée garde le même cap. Cette horde d'habiles orateurs ne doit plus avoir droit de cité. Chaque homme dressant notre bannière doit être apte à exposer un parcours honnête, avec des personnes fiables répondant de son intégrité. Est-ce si difficile ? Regardez nos dirigeants. La plupart sont des escrocs avec des parcours d'escroc. Ils vendraient leur âme au plus offrant... et ce n'est pas nous. Le peuple se réduit pour eux à du bétail à rassurer avant la tonte. Il n'y a pas d'erreur dans le programme mené. L'erreur vient du crédit que l'on porte à leur parole. Montrez-moi votre famille, montrez-moi vos amis, et je vous dirai qui vous êtes.


T'es plutôt rouge ou bleu ? Brune ou blonde ?

Les dirigeants ne doivent plus être des inconnus élus sur leur bonne parole, sans compte à rendre. Plus personne ne veut entendre un Pujadas encenser la jeunesse d'un Macron "socialiste" made in Rothschild. La télévision ne doit plus servir de tremplin affectif unilatéral entre l'exploitant et son bétail. La publicité mensongère doit cesser.


Unis dans le même poulailler mondialiste ?

Et en raison de tout ceci, la réponse est oui. Nous voulons un principe démocratique effectif, nous voulons exercer un pouvoir sur notre destinée commune, nous voulons présenter à nos enfants un monde meilleur que celui qui nous a été confié. Et cela ne sera jamais le fruit des urnes et des candidats imposés par la finance.

mardi 26 avril 2016

Tchernobyl fête ses trente ans

Un nouveau sarcophage pour les futurs jeux nucléair-olympiques ?

En commémoration à l'accident de Tchernobyl du 26 avril 1986, des émissions sont diffusées un peu partout sur le sujet, comme autant de centrales nucléaires disséminées dans nos pays modernes. Un attentat, un séisme, une guerre, tout est sécurisé, on a confiance... Imaginez l'état de la planète si durant la Seconde guerre mondiale les centrales étaient déjà là... La gestion des déchets est un casse-tête hasardeux (s'ils ne sont pas simplement balancés au fond des mers). Le démantèlement est un fantasme de 25 à 100 ans par centrale.

Tchernobyl et Fukushima ont montré combien la technologie actuelle est incompétente pour faire face aux problèmes qui sortent des cadres théoriques, sans compter les erreurs humaines, la négligence, les malfaçons et les économies cachées sur les matériaux de conception. Quand on voit les décisions prises suite à ces catastrophes, et l'impact minimisé selon les nécessités politiques, on peut être rassuré pour l'avenir. Nous avons une épée de Damoclès aussi dangereuse et invisible que la radioactivité tapie sous la moquette de l'irresponsabilité générale.
On n'a pas fini de pleurer...

Les centrales ont fleuri en une période de paix inédite. Durant la guerre civile en Ukraine, des risques nucléaires importants se sont présentés. Personne ne viendra nous dire ce qui se passe quand des maladies dégénératives frapperont les populations. L'eau et la terre seront contaminés pour des générations et des générations. Est-ce du catastrophisme, du réalisme ? Qui sait ? Les catastrophes font partie de l'histoire, mais les gens de Fukushima se seraient bien passés du problème nucléaire après le tsunami (la centrale ayant été pourtant construite pour ce cas de figure), contaminant tout le Pacifique jusqu'à la côte ouest américaine. Les retombées en sont très mésestimées.

Enfin bref... Ne cherchons pas à défendre des décisions inconscientes, si ce n'est criminelles. Dans un doc d'Arte ils parlaient d'ingénieurs américains qui voulaient entreposer des déchets dans le Nevada. Ce qui leur avait échappé était le fait que la zone comportait un volcan... On peut aussi parler de déchets placés dans une mine de sel allemande qui devaient y dormir durant des siècles. Le sel s'effondre et les déchets menacent de contaminer les nappes phréatiques... Des opérations en cours tentent d'évaluer les dégâts... Tout est fait très sérieusement...
Pourquoi devrions-nous leur faire confiance ? Parce que c'est de la haute technologie et que des gros cerveaux s'en occupent consciencieusement avec un cahier des charges rassurant ? La sécurité y est aussi relative qu'une montgolfière préparée pour un voyage sur la lune. Ce sont des bombes à retardement. Quel est l'intérêt de parier ainsi nos vies ? La terre bouge, les hommes bougent, et les centrales restent, silencieuses, imposantes, opaques, aux bons soins de ses fidèles qui doivent veiller à contenir leurs ardeurs ravageuses en échange quelques émanations obscures. Le djihadisme n'est pas le seul danger, la religion du nucléaire l'est tout autant, si ce n'est plus.
Avoir une ou deux centrales sur notre petit territoire est déjà un risque, là tout le pays est quadrillé avec 19 centrales. Tous les pays ne sont pas aussi dépendants du nucléaire que nous. Ca ne représente que 20% de la production énergétique aux US, avec 104 réacteurs ! La pollution a bon dos. Je ne crois aucun argument des marchands de tapis au pouvoir. Le pétrole a été rendu indipensable, le nucléaire tout autant, les ogm sont appelés à l'être. Je ne suis pas contre le nucléaire dans l'absolu, mais son exploitation laisse trop à désirer, avec les conséquences que l'on connaît un tant soit peu. Ce qui rend son marché si juteux est le danger qu'il représente et la sécurité extrême qu'il requiert, avec l'exclusivité de notre expertise. Si la fusion froide devait être découverte, son exploitation serait bien moins rentable.
Prenons l'exemple du pétrole. On peut rouler à 100% avec de l'huile de tournesol, 0% d'émission polluante, et avec nos technologies actuelles. La culture de micro-algues servant à la production de carburant de substitution est tout à fait envisageable. Cours fixe à la ressource illimitée sans utiliser nos terres arables. Le coût de production semble prohibitif, mais aucune optimisation n'a été encore faite sur ce marché inexistant. Il n'y a qu'à comparer le prix des écrans plats en début de procution et celui d'aujourd'hui. Des transitions énergétiques sont envisageables, mais non voulues. Tout discours venant des autorités en place est à prendre avec la plus grande circonspection. Ce qui est vraiment indispensable est de reprendre les rênes d'un monde gouverné par des intérêts qui ne sont pas les nôtres.